CERU

Par Olivier Vial

Le 22 mai 2025 à 12h33

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L’université française est, depuis plus de vingts ans, le théâtre de l’entrisme idéologique des Frères musulmans. Dans un article du Point, Géraldine Woessner retrace cette lente progression à travers une série d’incidents, de Lyon-2 à Nanterre.

À Lyon-2, l’hommage du vice-président Willy Beauvallet au chef du Hezbollah et la censure violente d’un cours du géographe Fabrice Balanche ont révélé, selon Olivier Vial, directeur du CERU, « un climat d’omerta » où se conjugue militantisme propalestinien et prosélytisme religieux. Mais la situation excède de loin ce campus : projections pro-hidjab à Sciences Po Paris, conférences antilaïques à Toulouse ou Lille, pressions quotidiennes décrites par des enseignants de Nanterre, prière organisée et port du voile intégral se banalisent sans réaction institutionnelle.

Pour Olivier Vial, le phénomène est tout sauf spontané : il s’inscrit dans la stratégie séculaire des Frères musulmans, « l’islamisation par l’éducation ». Il rappelle que la branche étudiante de ce mouvement, Étudiants musulmans de France (EMF), est née en 1989 à Bordeaux avant de prendre son nom actuel en 1996 . La filiation idéologique se manifeste également par l’affiliation d’EMF au Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (FEMYSO), soupçonné d’être la vitrine jeunesse de l’UOIF.

Face aux premiers coups de projecteur médiatiques, EMF a choisi la discrétion. « EMF a su s’adapter pour rester dans l’ombre », note Vial : en troquant la revendication ouverte pour des actions caritatives – maraudes, banques alimentaires, tournois sportifs – l’association « normalise » une présence religieuse dont la portée politique demeure intacte. Cette tactique d’esquive, Olivier Vial la résume ainsi : « C’est le syndrome Dracula : une fois mis en lumière, ils se sont évanouis. »

Aujourd’hui, observe-t-il, la rhétorique de « l’islamophobie » joue le rôle d’un bouclier : toute critique, même factuelle, est rejetée comme raciste ou complotiste, paralysant la riposte universitaire. L’essentiel, conclut Olivier Vial, est donc de rompre le déni : reconnaître le travail de sape méthodique à l’œuvre dans les amphithéâtres, réaffirmer le principe de laïcité et soutenir les enseignants qui osent nommer les faits. Sans cette prise de conscience, l’université risque de devenir « le laboratoire silencieux d’une radicalisation progressive »

Consulter l’article du Point du 22 mai 2025

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