CERU

Par Olivier Vial

Le 3 décembre 2025 à 13h28

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Le CERU dénonce l’instrumentalisation de la science par l’activisme radical dans une nouvelle note : « La fabrique de la peur : comment l’activisme radical instrumentalise la science »

Le Centre d’Étude et de Recherche Universitaire (CERU) publie aujourd’hui une note d’analyse qui met en lumière les méthodes par lesquelles certains mouvements activistes détournent la science pour alimenter l’éco-anxiété et promouvoir un agenda politique radical.

L’éco-anxiété, un phénomène de santé publique exploité

Selon l’ADEME, 4,2 millions de Français souffrent d’éco-anxiété forte ou très forte, dont 420 000 personnes en risque psychopathologique direct. Loin d’y voir un problème à traiter, certains chercheurs et militants préfèrent l’entretenir pour « passer de l’écoanxiété à l’écocolère » et transformer des citoyens inquiets en activistes déterminés.

De la science au service de la vérité à la science au service d’une cause

La note documente comment la science a été instrumentalisé pour nourrir nos peurs, sous l’effet d’une lecture radicalisée du principe de précaution et de la mutation de l’écosystème écologiste vers la décroissance anticapitaliste. « Désormais, la cause précède les faits, la science n’a pas pour objectif de décrire le réel, mais de donner les outils pour changer de système, » souligne Olivier Vial, directeur du CERU et auteur de la note.

Trois dossiers emblématiques analysés

L’étude examine trois cas où ces méthodes ont produit des conséquences majeures :

  • Le nucléaire : La sortie du nucléaire en Allemagne a coûté 600 milliards d’euros et augmenté les émissions de CO₂ de 4,2%, malgré les recommandations scientifiques favorables à une prolongation des centrales.
  • Les PFAS : Plus de 10 000 molécules aux propriétés radicalement différentes sont amalgamées sous l’expression « polluants éternels », menaçant 3 000 emplois chez SEB/Tefal alors que les PFAS utilisés dans les poêles antiadhésives ne présentent pas de risque sanitaire avéré.
  • Les pesticides : L’affaire Séralini et la campagne des « pisseurs involontaires de glyphosate » illustrent comment des protocoles scientifiquement contestables saturent l’espace public et influencent les décisions politiques.

Un arsenal de « fake sciences » décrypté

La note identifie les techniques utilisées : cherry-picking (sélection biaisée des données), amalgame, hyperbolisation, absolutisation du risque, confusion entre corrélation et causalité.

Pour une rationalité responsable

Le CERU appelle à réhabiliter l’arbitrage bénéfices/risques, fondement d’une prise de décision démocratique responsable. « Une France appauvrie, désindustrialisée, sans marges de manœuvre budgétaire, ne sauvera pas la planète : elle l’abandonnera », avertit la note.

Face à une génération qui hérite d’une science présentée comme une menace, le CERU plaide pour transmettre aux plus jeunes non pas la peur, mais l’espoir : « avec les bons outils, les bonnes institutions et la volonté démocratique, nous pouvons construire un monde à la fois prospère et respectueux de l’environnement. »

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