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Le 27 septembre 2012 à 19h52

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Article de Julia Fauconnier pour Studyrama à propos de la dernière note du CERU sur l’emploi étudiants

Le Centre d’études et de Recherches universitaires (CeRu) conteste les chiffres donnés par l’Unef sur le travail étudiant : 73% des étudiants travailleraient durant leurs études et ce salariat multiplierait par deux l’échec à l’université. Le CeRu leur oppose d’autres études : celle de l’Observatoire de la Vie étudiante de 2010 qui affirme qu’ils ne seraient que 50,3 % a avoir une activité rémunérée et que moins de 20% d’entre eux aurait emploi « régulier » (INSEE). Objectif affiché du Ceru : affirmer que la très grande majorité de ces “jobs étudiants” est compatible avec la réussite universitaire, certains pouvant même la favoriser.

par Julia Fauconnier


L’emploi des étudiants ne serait pas un phénomène nouveau lié à la paupérisation des étudiants, mais s’expliquerait par la professionnalisation des cursus.

« Le cumul des études et d’un emploi n’est pas un phénomène nouveau et encore moins une conséquence directe de la crise, comme certains aiment le prétendre. » Et le centre de citer que si la proportion des étudiants salariés a chuté entre 1969 et 1990 (de 12,9 % à 8 %), elle a ensuite augmenté jusqu’à atteindre 19,2 % en 2006.

L’explication est simple : la cause ne serait pas une paupérisation des étudiants, mais bien plus une professionnalisation des études. En fait, les activités (stages, contrats de professionnalisation…) liées au cursus d’études progressent constamment et expliqueraient donc l’augmentation de l’activité rémunérée des étudiants. La part des emplois en lien avec les études serait ainsi passée de 15 % des étudiants à plus de 32% entre 2000 et 2010.

Non seulement, il n’y aurait pas de lien clair entre emploi étudiant et échec universitaire, mais l’activité salariée pourrait être facteur de réussite.

Le CeRu rappelle ainsi que « la majorité de ses travaux conclue à une relation non linéaire entre le nombre d’heures travaillées et la réussite scolaire ». Plus encore, l’activité salariée pourrait être un « facteur de réussite ».

Le centre fait référence aux travaux de Rhum qui en 1997 ont « démontré que l’exercice d’une activité salariée peut modifier les comportements des étudiants et augmenter l’efficacité du temps alloué aux études ». Sans plus de précision, le Ceru engage à la différence fondamentale entre un emploi que l’on pourrait appeler purement « alimentaire » et toutes les formes d’activités liées au cursus de l’étudiant. Ainsi, Gruel et Tiphaine ont établi en 2004 que « les emplois liés aux études sont en général peu pénalisants et peuvent même augmenter de façon surprenante la probabilité de réussite ».

Pour conclure, le CeRu cite Jean-François Giret, enseignant chercheur à l’IREDU : « une activité liée aux études augmente la probabilité de réussite qu’elle soit à temps complet ou à temps partiel. En revanche, une activité non liée aux études, à temps plein, a un effet fortement négatif alors qu’une activité à temps partiel n’a pas d’effet significatif. » Un constat susceptible de mettre tout le monde d’accord…

Que 4% des étudiants pénalisés par une activité salariée ?

Si seule une activité à temps plein et non liée aux études menacerait la réussite universitaire, le problème serait marginal pour le Ceru. En effet, en se basant sur des chiffres de l’Insee, seuls 23% des emplois seraient potentiellement nuisibles (par leurs horaires trop lourdes et les absences), ce qui ne concernerait « que » 4.1% de la population étudiante.

Pour le CeRu, loin d’un constat alarmant sur les conditions de vie des étudiants, il faudrait se féliciter de cette professionnalisation des cursus car « les étudiants y ont beaucoup gagné, puisqu’ils sont de plus en plus nombreux à pouvoir bénéficier d’un emploi leur assurant un revenu, une première expérience professionnelle reconnue, sans compromettre, voire en améliorant, leur chance de réussite universitaire. » Et d’appeler à trouver les raisons du taux d’échec à l’université ailleurs que dans l’emploi étudiant.

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