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Par Archives CERU

Le 6 décembre 2011 à 13h17

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Selon un récent sondage IFOP/Journal du Dimanche, les 18-22 ans voteraient à 63% pour François Hollande si le second tour de l’élection présidentielle avait lieu demain. Un résultat impressionnant mais qui ne démontre pas forcément l’efficacité de sa campagne : en 2007, Ségolène Royal avait obtenu au 2nd tour le même score sur cet électorat…

Article publié sur Atlantico, le 30 novembre 2011


Le Journal du dimanche a publié ce week-end, un sondage réalisé par l’IFOP[[Les primo-votants et la perspective de l’élection présidentielle
http://www.ifop.com/media/poll/1690-1-study_file.pdf]] sur le vote et les attentes des 18-22 ans (les primo-votants) pour la présidentielle de 2012. Si le second tour des élections présidentielles avait lieu demain, 63 % des 18-22 ans déclarent qu’ils voteraient pour François Hollande, contre 37 % pour Nicolas Sarkozy. Nombre de commentateurs ont alors cru voir dans ces résultats la preuve que le candidat socialiste, en faisant de la jeunesse et de l’éducation sa priorité, avait fait un choix électoralement payant.
Le vote en faveur de François Hollande perd de sa spécificité « jeune »

Mais si ces résultats sont bons en valeur absolue pour la gauche, ils ne témoignent nullement d’un effet positif de la campagne de François Hollande. Ségolène Royal avait déjà rassemblé au second tour de la présidentielle de 2007, 63 % des 18-22 ans. Les jeunes avaient, d’ailleurs voté dans les mêmes proportions en 1988 et 1981[La jeunesse n’est plus ce qu’elle était … tant mieux ! [note du CERU, p.38 ]].

La gauche a, d’ailleurs, toujours considéré la « jeunesse » comme un électorat captif. Au printemps dernier, la Fondation Terra Nova (proche du PS) publiait une note de stratégie électorale, dans laquelle elle faisait des jeunes :  » le coeur de l’électorat de la gauche, les 18-25 ans avaient accordé + 11 points à la moyenne nationale au second tour de la présidentielle en 2007 ( 58 % contre 47 %). »

Ce différentiel entre le vote des 18-25 ans et la moyenne nationale a toujours été très favorable à la gauche, il était de 11 points en 2007 (16 points chez les 18-22 ans), de 9 points en 1988 et de 11 points en 1981. Il n’est plus que de 6 points pour François Hollande (- 10 points chez les 18 – 22 ans).

Un électorat plutôt privilégié

La candidature de François Hollande attire surtout les plus jeunes électeurs. Les 18 -19 ans sont 43 % (+5 points) [[Les chiffres cités entre parenthèses représentent les écarts entre le score moyen de François Hollande chez les 18-22 ans et ceux réalisés dans des secteurs spécifiques de son électorat.]] à envisager de voter pour lui au premier tour. Ils ne sont plus que 33 % (- 5 points) à faire ce choix entre 21 et 22 ans.

Le candidat socialiste réalise ses meilleurs scores parmi les enfants des ménages dont le chef de famille est issu des professions libérales ou des cadres supérieures 42 % ( + 4 points). Il séduit plus les lycéens et les étudiants (42 % + 4 points) que les jeunes actifs (31 % – 7 points). Les jeunes chômeurs, quant à eux, ne sont que 15 % (-23 points ) à envisager voter pour François Hollande, alors qu’ils sont 64 % (+ 45 points ) à penser voter pour Marine Le Pen.
Les jeunes jugent sévèrement la campagne

Cinq mois avant l’échéance présidentielle, seulement 55 % des 18-22 ans se déclarent intéressés par la campagne, ils sont 72 % à déclarer que leurs vrais problèmes n’y sont pas abordés. Si les jeunes qui déclarent un sympathie partisane sont généralement plus mobilisés, on peut noter cependant que les sympathisants socialistes ne sont que 63 % à juger la campagne intéressante contre 78 % pour l’UMP.

Après l’engouement médiatique des primaires socialistes, et le lancement en fanfare de la campagne de François Hollande autour des thématiques jeunes, de tels résultats laissent apparaître que l’idylle entre le candidat socialiste et la jeunesse n’est pas si rose que cela.

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