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Par Archives CERU

Le 19 octobre 2015 à 14h45

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Le PNVE proposé le 1er octobre par Najat Vallaud-Belkacem après une consultation des différents acteurs de la vie étudiante s’articule autour de 3 grandes parties et 35 articles. Si l’on peut noter quelques avancées sur le salariat étudiant, l’extension des heures d’ouverture des BU et la multiplication du numérique, la philosophie générale du PNVE risque de renforcer le moule unique du CROUS qui est aujourd’hui largement dépassé. Enfin, le ministère semble avoir totalement oublié les classes moyennes dans ce plan.
 

Résumé du projet :

I) simplifier les démarches des étudiants et renforcer l’accès au droit

·         créer un portail numérique unique de la vie étudiante (PVE) à l’adresse « etudiant.gouv.fr »
·         simplifier et dématérialiser les démarches de bourses sur critères sociaux
·         simplifier les démarches de logements étudiants
·         conforter les développements des guichets uniques d’accueil pour simplifier les démarches des étudiants étrangers
·         améliorer le droit au séjour et simplifier les formalités des étudiants étrangers
·         améliorer et simplifier l’accès aux droits en santé
·         rendre plus simple et lisible l’accès des étudiants aux services sociaux
·         généraliser les cartes d’étudiants multiservices
·         créer une carte européenne de l’étudiant
 
II) améliorer les conditions de vie et d’études

·         développer une offre d’emplois étudiants de qualité sur les campus
·         ouvrir des droits nouveaux aux étudiants salariés pour limiter l’impact du travail étudiant sur la réussite des études
·         valoriser et reconnaître les compétences acquises par les étudiants salariés
·         développer une offre de logement étudiant de qualité et agir pour le bien-être en résidence universitaire
·         poursuivre l’adaptation de la restauration scolaire
·         améliorer l’intégration et la réussite des étudiants handicapés d’ici 2017
·         inscrire les services de santé universitaires dans l’offre de soins locale
·         développer l’offre de soins à destination du public étudiant
·         rénover de manière continue la politique de prévention en direction des étudiants
·         développer la prévention par les étudiants relais santé (ERS)
·         mieux utiliser le numérique au service de la prévention
·         répondre aux besoins de santé spécifiques de certains étudiants
·         doter les sites d’enseignement supérieur d’un plan local de promotion de la santé étudiante
 
III) dynamiser la vie de campus et l’engagement des étudiants

·         placer la question des temps et rythmes étudiants au cœur des politiques de vie étudiante et de formation
·         étendre les horaires d’ouverture des bibliothèques universitaires et des services dédiés aux étudiants en soirée et week-end
·         faire des campus des lieux de vie et e travail agréables favorisant la réussite
·         favoriser l’accès à la culture des étudiants
·         développer la gestion de services et d’équipements dédiés à la vie étudiante par les étudiants
·         développer de nouveaux cadres de consultation des étudiants sur la politique d’établissement en matière de vie étudiante
·         valoriser et reconnaître dans les formations l’engagement étudiant et la pratique d’activités sportives, artistiques ou culturelles
·         faciliter les parcours, la reconnaissance et la protection des étudiants qui s’engagent
·         développer le service civique dans l’enseignement supérieur
·         sécuriser et faciliter la mise en œuvre d’une année de césure dans les parcours étudiants
·         simplifier les démarches de demande de subvention pour les porteurs de projets étudiants
 

Les bons points de ce plan qu’il faut approfondir :

·         une adaptation à notre époque avec la multiplication du numérique : la dématérialisation des demandes de bourses réduira le temps d’attente avant le premier versement, la mise en place d’une carte connectée multiservice simplifiera la vie des étudiants sur les différents campus, la volonté de mettre en place des services de paiement directement à partir d’un smartphone, mise en place d’une application pour gérer l’affluence dans les restaurants universitaires et bibliothèques, proposer des visioconférences pour les étudiants dont le centre d’études se trouve loin des centres d’aides sociales (CAF…),utiliser le numérique au service de la prévention, favoriser l’accès aux ressources numériques par l’extension des heures de bibliothèques, multiplier les campagnes de prévention grâce aux supports numériques…. autant de projets qui montrent une prise de conscience par le ministère de l’entrée dans le 21eme siècle et du besoin pour les étudiants d’évoluer dans un environnement connecté.
 
·         une prise de conscience du salariat étudiant et des stages qui permettent une meilleure insertion professionnelle : le salariat étudiant prend une place centrale dans ce plan, le ministère propose ainsi de trouver des solutions adaptées à chaque étudiant-salarié (ajustement d’emploi du temps, développer les emplois sur les campus….). avec la mise en place d’une année de césure plus facile d’accès et la reconnaissance plus généralisée de l’importance des stages, le ministère prend en compte que la mobilité internationale et une expérience professionnelle sont un plus qui permettra une meilleure insertion professionnelle.
 
·         la santé des étudiants devient une question centrale : la santé occupe une place centrale dans ce plan, les différentes situations sont mises en avant des étudiantes enceintes aux étudiants souffrant de troubles psychologiques (stress, fatigue…). Cependant il reste beaucoup de chemin à parcourir. 

Les mauvais points à corriger

·         l’oubli des classes moyennes et de la notion de mérite : ce plan met l’accent sur l’accès aux ressources pour les plus démunis. Les classes moyennes sont encore oubliées que ce soit dans le système de bourses avec dernièrement la suppression de la moitié de la bourse au mérite, dans l’attribution de logements étudiants mais également dans le projet de développement d’emplois pour les étudiants sur les campus qui ne seraient pas distribués en fonction du mérite des étudiants mais selon des critères sociaux.

·         le système 100 % CROUS : avec une volonté de regrouper les différentes entités pour faciliter la lisibilité des étudiants, le plan se dirige vers un système tout CROUS dans la demande des bourses, dans la demande des logements, dans la restauration universitaire, dans l’organisation de la vie étudiante et associative. Pourtant le CROUS ne concerne qu’une petite partie des étudiants  4 % seulement des repas estudiantins sont servis dans les CROUS. , 87 % des étudiants ne bénéficient d’aucune offre de logement par le CROUS,  79 % des étudiants sont exclus du système des bourses.

·         l’oubli de la mutation des besoins et des attentes des étudiants envers leur université : avec la mise en place d’une scolarité entièrement gratuite et la suppression de certains droits de scolarité ce plan ne prend pas en compte les besoins des étudiants qui désirent des universités performantes et qui pour cela ont besoin de moyens, ce plan n’apporte pas de solutions concrètes sur la mutation du monde du travail qui demanderait une mutation des formations plus diversifiées et n’insiste pas sur l’échec en licence problème qui touche une majorité  d’étudiants en France ainsi que la sélection.

Plan national pour la vie étudiante by CERU_publications

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