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Le 22 août 2012 à 11h14

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Tribune d’Olivier Vial, directeur du CERU, parue sur Atlantico le 21 août 2012.

Quand le coût des propositions de l’Unef augmente beaucoup plus vite que celui de la vie étudiante

Pour l’année 2012-2013, le coût de la vie étudiante aurait grimpé de 3,7%, le double de l’inflation, selon l’Unef, première organisation étudiante. Mais attention, comme souvent dans le syndicalisme, plus le portrait est miséreux, plus il est facile de légitimer ses actions et ses propositions…

Les étudiants appartiennent-ils, réellement, à la catégorie des Français les moins bien protégés face à la crise ? Comptent-ils, vraiment, parmi les plus pauvres et les plus défavorisés ? Sont-ils les grands oubliés de la solidarité nationale ?

Difficile à croire ! L’effort financier en faveur des universités n’a jamais été aussi important que durant ces cinq dernières années. Les bourses sur critères sociaux ont constamment été revalorisées, ce qui a permis, comme l’attestent les chiffres publiés par le ministère, au pouvoir d’achat des étudiants boursiers de progresser depuis 2009. En quinze ans, le budget consacré aux aides sociales en faveur des étudiants a augmenté de près de 25 % en euros constants, pour atteindre en 2010 près de 5,5 milliards d’euros. De plus, les droits d’inscription dans les universités françaises restent parmi les plus faibles des pays de l’OCDE, permettant aux étudiants français de ne payer seulement que 2 % à 4 % du coût réel de leurs études, le reste étant financé par les contribuables.

Et, pourtant, comme à chaque rentrée, l’UNEF, armée de son indice « pifométrique » du coût de la vie étudiante, nous peint, fidèle à sa tradition misérabiliste, un autre portrait de la jeunesse étudiante. Celle-ci est présentée comme la grande oubliée des politiques publiques, condamnée à la paupérisation. Les étudiants seraient de facto défavorisés et discriminés. Le mot est lancé, le diagnostic posé et la facture ne va pas tarder à arriver.

Le misérabilisme de l’UNEF annonce des mesures coûteuses

Tout l’art du syndicalisme, tel que le pratique la gauche en générale et l’UNEF en particulier, consiste en préalable à poser sa « clientèle » comme la plus nécessiteuse et la plus en difficulté, afin, dans un second temps de préempter pour elle la part plus importante possible du budget de l’Etat. Plus le portrait est miséreux, plus il est facile de légitimer les actions et les propositions, même les plus onéreuses, dans l’opinion publique.

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