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Par Archives CERU

Le 25 octobre 2012 à 12h24

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Réaction d’Olivier Vial, directeur du CERU et président de l’UNI à propos du projet de création d’une allocation d’autonomie. (cf. note réplique)

Allocation d’autonomie étudiante : la mauvaise idée

“Remettre à plat” les aides étudiantes et créer une allocation d’autonomie, plus exactement une « allocation d’études dans le cadre d’un parcours d’autonomie » : c’est ce que propose Gene­viève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’argent manquant, il ne s’agira pas cette fois de créer une aide supplémentaire mais de constituer un “pot commun” d’un montant de 4 milliards d’euros avec les ressources déjà existantes. Cette opération “à coût constant” devrait permettre de délivrer « avec plus d’efficacité et de justice sociale » une allocation qui, selon Geneviève Fioraso, sera « d’un montant suffisant ».

Sont concernées par cette refonte : les aides au logement (aide personnalisée au logement, APL, et allocation de logement sociale, ALS), les bourses sous conditions de ressources et, surtout, la demi-part fiscale. « Une usine à gaz où chacun sera perdant, déplore Olivier Vial, président de l’Uni. Si l’on supprime la demi-part, chaque étudiant devient un foyer fiscal autonome. Ses revenus sont nuls, sauf pour ceux qui choisissent de travailler en plus. Chaque étudiant sera donc éligible à cette allocation. » Or, si tous peuvent en bénéficier, l’allocation sera mécaniquement plus faible. D’un mon­tant estimé à 130 euros, selon les pre­miers calculs du syndicat universitaire, elle sera inférieure aux allocations logement perçues aujourd’hui (190 euros pour l’APL). Quant aux parents qui ai­dent déjà souvent leurs enfants (90 % des étudiants disent percevoir une aide régulière de leur famille), la suppression de la demi-part entraînera une perte annuelle pouvant aller jusqu’à 600 euros, et qui touchera en priorité les revenus moyens.

Dernier aspect du problème : le logement. Aujourd’hui, 1,4 million d’étudiants cherchent à se loger en dehors du domicile parental. La moitié y arrive grâce aux allocations. Si on les sup­prime, ils délaisseront le privé pour les services des Crous (centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires), qui seront incapables de faire face à leurs demandes.

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