L’addiction aux drogues se transmet par des parents consommant du cannabis à leurs enfants

Une course de vitesse se joue entre les tenants de la légalisation du cannabis, pressés de voir commis l’irrémédiable, et ceux qui informés des méfaits de cette drogue, tentent d’alerter les Français sur le drame sanitaire qui en résulterait.

La toxicité du cannabis, tant psychique que physique, a été maintes fois démontrée. Elle n’est d’ailleurs plus contestée dans le milieu médical. Pourtant, de nombreux lobbys favorables à sa légalisation investissent de gros moyens de communication pour faire accroire que cette drogue est un produit anodin. Face à cette propagande offensive, le rôle des médecins doit être de rappeler la véritable nature de cette substance et les dangers qu’elle fait peser sur notre santé.

La toxicité psychique du cannabis, liée à son principal constituant, le THC, a de multiples effets : elle induit une ivresse et provoque des effets désinhibiteurs qui sont la source de nombreux dangers aussi bien pour la conduite automobile que dans diverses activités professionnelles. Il a été démontré également que l’usage de ce toxique perturbait fortement la capacité d’apprendre et donc les activités éducatives; Il favorise la survenue d’anxiété, de troubles dépressifs pouvant inciter au suicide ; il joue un rôle dans l’apparition ou l’aggravation d’une schizophrénie qu’on ne sait guérir. De plus cette addiction est souvent le point de départ d’une escalade vers d’autres drogues…

Au niveau physique, les méfaits sont aussi très nombreux. Sur le plan cardio-vasculaire, le cannabis est responsable d’artérites, d’accidents vasculaires cérébraux, c’est la troisième cause de déclenchement d’infarctus du myocarde. Il a des effets cancérogènes sur les sphères ORL, broncho-pulmonaire, ainsi que pour les testicules. Il diminue les défenses immunitaires. Il perturbe le déroulement de la grossesse, le développement de l’enfant qui en naîtra qui manifestera à l’adolescence une vive appétence pour les drogues.

Le cannabis provoque des modifications de certains gènes

Il était statistiquement avéré qu’à l’adolescence, les enfants dont les parents consommaient du cannabis, étaient plus vulnérables aux toxicomanies. On pensait, assez logiquement, que c’était la conséquence du mauvais exemple donné par les parents, de leur permissivité, d’un accès plus facile aux drogues… Depuis quelques années une autre explication s’est ajoutée, à la lumière des effets épigénétiques du THC. Cette découverte, réalisée par les chercheurs de l’équipe de Y. Hurd (Mont Sinaï Addiction Institute, de New York), est d’une importance majeure. Des explications s’imposent :

S’il vous reste quelques souvenirs de vos cours de biologie, vous savez que nos caractères apparents, que l’on appelle le phénotype, comme par exemple, la couleur des yeux, sont déterminés par notre programme génétique (génotype) qui a pour support l’ADN (acide désoxyribonucléique). L’ADN est le constituant majeur de nos gènes. A chacun de ces gènes correspond un de nos caractères. On sait que les mutations (spontanées ou provoquées) de notre ADN peuvent se transmettre à notre descendance et donc modifier certains caractères exprimés.

D’autres types de modifications, dites épigénétiques, affectent non pas l’ADN lui-même, mais des éléments associés à son enveloppe, à sa chromatine, qui se présente telle une gaine associée à ces gènes. Cette « gaine » se comporte tel un isolant. Sa modification peut influer sur l’intensité d’expression des gènes ; elle conduit à des modifications non pas qualitatives mais quantitatives de certains caractères. Le THC, contenu dans le cannabis, produit ainsi des modifications épigénétiques qui affectent des éléments de l’enveloppe des gènes (les histones de la chromatine) et modifient, ce faisant, leur expression.

Yasmin Hurd, spécialiste de neurosciences et de neurobiologie, a conduit des travaux sur les effets épigénétiques du THC. Ils ont montré qu’il provoquait la méthylation (greffe de groupements méthyle, -CH3 pour les chimistes) d’histones (ce sont des protéines d’un type particulier) associées au gène codant le récepteur D2 de la dopamine ; ce qui a pour effet d’en diminuer l’expression.

Ainsi, les enfants de parents ayant consommé du cannabis avant leur procréation, présentent une raréfaction de ces récepteurs D2, dans une structure cérébrale – le noyau accumbens. Comme à la stimulation de ces récepteurs est associée la perception du plaisir (dont chacun de nous a un impérieux besoin), ces individus, dont les récepteurs D2 sont raréfiés, pour éprouver du plaisir, doivent les exposer à une plus grande concentration de la dopamine, qui est libérée par les neurones dopaminergiques du noyau accumbens. Pour ce faire, ils recourent aux drogues, à n’importe quelles drogues (pour intensifier la transmission dopaminergique : ce qui est leur commun mécanisme d’action) afin d’instaurer une haute concentration de dopamine (« l’amine du plaisir »)2.

Dès lors, les individus en âge de procréer qui consomment du cannabis, exposent leurs gamètes (spermatozoïdes, ovules) aux effets épigénétiques du THC. Leurs futurs enfants verront leurs récepteurs D2 accumbiques être moins nombreux et moins efficaces ; pour ressentir le même niveau de plaisir qu’un individu n’ayant pas subi cette modification épigénétique, ils auront besoin de les solliciter plus intensément, en recourant à des drogues et en augmentant régulièrement leurs doses. Ainsi s’exprime leur appétence redoublée pour les drogues.

En conclusion, un libre accès au cannabis des individus en âge de procréer favorisera la toxicomanie de leurs enfants. Les « décideurs » doivent bien se pénétrer de ces conséquences. Il faut à tout prix le leur faire savoir. Passant outre ces informations ils deviendraient responsables, non seulement de la mise en danger de la vie d’autrui, car le cannabis peut tuer, mais aussi d’avoir corrompu les enfants de ses consommateurs.

«Quand le marketing du cannabis vise à faire oublier ses ravages chez nos adolescents»

La journée internationale du Cannabis du 20 avril dernier a tout de l’opération marketing réussie : depuis le nombre de prises de positions favorables à la légalisation s’est envolé (députés, associations, journalistes, …) et les entreprises qui ont misé sur le commerce légale du cannabis voient le cours de leurs actions s’envoler sur les marchés boursiers.

La pression médiatique, alimentées par d’énormes intérêts financiers n’a jamais été aussi forte pour prôner la légalisation du cannabis dans notre pays.
Parmi les arguments qui épaulent cette revendication de consommateurs et des « idiots utiles » qu’ils ont subverti, certains doivent être réfutés en priorité.

Le tabac et l’alcool, licites, seraient, selon eux, plus dangereux que le cannabis, qui est illicite ; « ne pouvant plus interdire ces premiers, il faut légaliser ce dernier ». Ce statut licite du tabac et de l’alcool, a permis de recruter 13 millions de fumeurs, 4 à 5 millions de sujets alcoolo-dépendants et quelques centaines de milliers d’alcooliques. Pour le cannabis, on en est déjà à 1. 300.000 usagers réguliers. S’agissant d’une drogue prohibée, cela atteste de son fort pouvoir d’accrochage. Chaque année meurent en France 79.000 victimes du tabac ; il faut y ajouter de multiples handicapés ; l’alcool, lui, tue 49.000 des nôtres. Comparativement, la route, objet de grandes attentions, ne fait que 3.600 morts. Impuissants à arracher les sujets dépendants du tabac et de l’alcool, la folle idée serait d’y ajouter les drames prévisibles de la légalisation du cannabis.

Rappelons que le cannabis est plus dangereux que l’alcool ou le tabac, auxquels, en plus, il est souvent associé.

  • Il est toxique pour le corps. Comparé au tabac, sa combustion génère 5 à 7 fois plus d’oxyde de carbone (CO), qui restreint le transport de l’oxygène des poumons aux muscles, dont le cœur. Le cannabis est à l’origine d’artérites, d’accidents vasculaires cérébraux, il est la troisième cause de déclenchement d’infarctus du myocarde. Sa combustion engendre 5 fois plus de goudrons cancérigènes (pour la sphère O.R.L. et broncho-pulmonaire). Par son tétrahydrocannabinol (THC), il diminue les défenses immunitaires. Il perturbe le déroulement de la grossesse et l’enfant qui en naîtra. Il vient d’être établi que les personnes en âge de procréer consommant du THC confèrent à leur progéniture, par un mécanisme épigénétique, une vive appétence pour les drogues qui s’exprimera dès leur adolescence.
  • La toxicité psychique du cannabis est considérable. Le THC induit une ivresse ; il incite à la consommation d’alcool ; leur association, par une potentialisation mutuelle, s’exprime sur la route et dans diverses activités professionnelles.
  • Perçu dans ses premiers usages comme anxiolytique et/ou antidépresseur, il incite à un abus qui induit une tolérance à ces effets ; alors anxiété et dépression réapparaissent plus intensément qu’à l’origine, avec de fortes tendances suicidaires.
    Perturbant l’éveil, l’attention, le traitement des informations, la mémoire de travail sans laquelle ne peut se constituer une mémoire à long terme (une culture), suscitant un syndrome amotivationnel, c’est la drogue de la crétinisation : « la fumette ça rend bête » ; « pétard du matin, poil dans la main ; pétard du soir, trou de mémoire ». Au long cours, le cannabis fait perdre irréversiblement 9 points de Quotient Intellectuel (Q.I.). Dans la compétition qu’est la mondialisation, à l’inverse du dopage, le cannabis sera un très lourd handicap.
  • Le THC a des liens irréfragables avec la schizophrénie / la folie (au sens commun de ce terme). Ce risque est d’autant plus marqué que sa consommation est plus précoce (dès le collège, 300.000 de nos gamins s’en sont déjà approchés). Plus tôt l’essayer, c’est plus vite l’adopter et plus intensément se détériorer. Ce risque s’accroît d’autant plus que les doses sont plus élevées (or le taux de THC dans les produits en circulation a augmenté d’un facteur 6,5 au cours de ces 30 dernières années). Dans une étude Néo-Zélandaise, sur 1000 gamins qui avaient débuté sa consommation au collège, 100 d’entre eux (10%) étaient schizophrènes à 18 ans ! Une étude récente montre que 20% des schizophrénies seraient liées à la consommation de cannabis.

Tous les Etats ayant légalisé le cannabis sont passés par la « manip’ » du cannabis dit thérapeutique. En l’état présent des connaissances, le rapport bénéfices / risques qui sert à adouber un médicament est très nettement en défaveur du cannabis. Compte tenu de la gravité et du nombre importants de ses méfaits ; qui pourrait, en conscience, se déclarer favorable à sa légalisation ?