En 2012, les jeunes s’apprêtent à voter plus à droite que leurs parents

Être jeune, c’est voter à gauche. Ce théorème, pour caricatural qu’il soit, fut pourtant validé dans les urnes. La jeunesse a longtemps accordé très majoritairement ses suffrages à la gauche. Le différentiel entre le vote des jeunes et celui de l’ensemble des Français fut souvent supérieur à 10 points. En 2007, par exemple, les 18-25 ans avaient accordé 11 points de plus à la candidate socialiste au second tour de la présidentielle que la moyenne des Français (58 % contre 47 %). Or, François Hollande, comme la gauche dans son ensemble, ne bénéficie plus du soutien de la jeunesse. En 2012, les jeunes s’apprêtent même à voter plus à droite que leurs parents.

En 2012, les jeunes s’apprêtent à voter plus à droite que leurs parents

L’oeil de … Olivier Vial

Le vote des jeunes donne traditionnellement une prime à la gauche. Mais on observe une érosion de cette tendance, qui suit d’ailleurs les mêmes courbes que le vote ouvrier. Dans les années 1980, l’adhésion des jeunes à la gauche était écrasante. Cela a changé. Il y a moins de spécificités au vote des jeunes, qui suivent aujourd’hui davantage leurs aînés. Hollande devance toujours Sarkozy car il fait, dans cette catégorie, l’union de la gauche. Les jeunes auparavant très prompts à voter pour les écolos ou tentés par Besancenot, l’ont rejoint, faute de candidat crédible.
A droite, les voix des jeunes sont encore éparpillées ; beaucoup d’entre-eux sont tentés par le Front National. Le vote jeune tend à se rapprocher des scores nationaux et ce malgré l’effort de communication de Hollande sur la jeunesse. Sarkozy, lui, n’a pas un discours « jeuniste » : il parle de famille, d’autorité et d’excellence. La jeunesse de droite est très attachée à ces valeurs.

Le CERU a participé à Rue des Ecoles – France Culture

Table ronde avec quatre laboratoires d’idées sur les projets des candidats à la présidentielle en matière d’éducation :

Laurent Bigorgne, Directeur de l’Institut Montaigne

Willy Pelletier, Sociologue à l’université de Picardie, coordinateur général de la Fondation Copernic.

Olivier Vial, directeur du CERU, Centre d’Etudes et de Recherches de l’UNI (Union Nationale Inter-universitaire), think-tank consacré à la jeunesse et à l’éducation et auteur, avec Inès Charles-Lavauzelle, de « L’école malade de l’égalitarisme. »

Malcolm Hammer, porte-parole de Génération précaire et de l’agence de notation Young & Poor.