L’utilisation du numérique n’améliore pas les résultats scolaires

Une étude de l’Ocde (d’après l’enquête PISA) est parue en septembre sur la connexion entre les résultats scolaires et l’utilisation du numérique par les élèves.

96 % des élèves de 15 ans de l’OCDE disposent d’un ordinateur à la maison. En moyenne, 72% des jeunes de 15 ans des pays de l’OCDE utilisent des ordinateurs à l’école, contre seulement 42 % en Corée, qui figure pourtant parmi les trois pays les plus performants tant pour l’évaluation informatisée des mathématiques que pour celle de la compréhension de l’écrit électronique.

Les pays qui ont fait le plus d’efforts d’équipement n’ont pas « obtenu de meilleurs résultats sur la compréhension de l’écrit, mathématiques et sciences ». En revanche les différences observées tiennent davantage à la fréquence du recours aux TIC dans le travail à la maison. Les élèves qui utilisent très fréquemment un ordinateur ont de nettement moins bons résultats que ceux qui en font un usage « modéré » , tous milieux sociaux confondus.

En effet, Les élèves utilisant les ordinateurs de façon modérée à l’école tendent à être un peu plus compétents en compréhension de l’écrit électronique que les élèves ne les utilisant que rarement. Toutefois, les élèves utilisant très fréquemment les ordinateurs à l’école obtiennent de bien moins bons résultats en compréhension de l’écrit, même après contrôle de leur milieu d’origine.

Singapour est le pays le plus performant aux évaluations informatisées PISA de la compréhension de l’écrit électronique et des mathématiques.

Les élèves d’Australie, du Canada, de Corée, des États-Unis, d’Irlande et de Singapour présentent le niveau le plus avancé de compétences en navigation web : la grande majorité d’entre eux réfléchissent avant de cliquer sur un lien.

« Autre constat – peut‐être le plus décevant de ce rapport –, les nouvelles technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. En un mot, le fait de garantir l’acquisition par chaque enfant d’un niveau de compétences de base en compréhension de l’écrit et en mathématiques semble bien plus utile pour améliorer l’égalité des chances dans notre monde numérique que l’élargissement ou la subvention de l’accès aux appareils et services de haute technologie.  »

Les politiques d’équipement rapidement obsolètes sont inefficaces quand les professeurs ne sont pas formés pour en tirer un bénéfice comme dans le cas des pédagogies différenciées.

Pour en savoir plus :

La synthèse du rapport en français.

L’infographie reprenant les principaux chiffres

Lycée, les 4 chiffres à retenir du rapport de la Cour des Comptes

26 Mds € par an, c’est le coût global du lycée en France, soit 38 % plus cher que les lycéens de pays comparables.

77.2 % d’une classe d’âge obtient le bac. (39,5 % de bacheliers généraux,15,5 % de bacheliers technologiques, 22,2 % de bacheliers professionnels.) Mais, cela n’évite pas de rencontrer de nombreuses difficultés par la suite, puisque :

70 % des bacheliers échouent à obtenir leur licence en 3 ans, et
60 % des BAC pro ne parviennent pas à obtenir un emploi stable dans l’année qui suit l’obtention de leur diplôme.

Le rapport de la Cour des Comptes fait apparaître le caractère structurellement dispendieux du lycée français, et l’explique principalement par l’émiettement des enseignements au regard des besoins que suppose une adaptation réussie à l’enseignement supérieur ou à l’insertion professionnelle.

En résumé : Trop de professeurs pour trop de matières non obligatoires.

Lecture : l’enseignement de la compréhension est le parent pauvre du CP.

« Lire et Ecrire » est une étude de recherche universitaire de grande envergure pilotée par le chercheur en sciences de l’éducation Roland Goigoux, co-financée par l’Ifé (Institut français de l’Education) et la DGESCO (Direction générale de l’enseignement scolaire).

Lancée il y a 4 ans, elle a été menée dans 131 classes de CP et a concerné 2507 élèves. 3000 heures d’enseignement de la lecture et de l’écriture filmées dans les classes ont été décortiquées par une équipe de 140 enquêteurs (dont 60 chercheurs et 20 docteurs et doctorants).

Selon les premières conclusions de l’étude, l’enseignement de la compréhension est le parent pauvre du CP. En effet, pour qu’un enfant sache réellement lire en fin de CP, il ne suffit pas qu’il maîtrise la correspondance des lettres et des sons et qu’il sache déchiffrer des phrases simples, il faut aussi qu’il en comprenne le sens. Or, le niveau de langage donc de compréhension des élèves est très marqué socialement. Et l’école ne joue pas son rôle compensatoire pour les plus faibles. La majorité des maîtres essaie de faire deux choses en même temps : l’étude du code et la pédagogie de la compréhension. Mais dans les faits, une fois le déchiffrage terminé, il ne reste qu’une toute petite part, insuffisante, pour la compréhension. Ainsi, 10 à 30 % des élèves ne disposent pas des compétences attendues à la fin de l’école maternelle.

Pour y remédier, Roland Goigoux recommande de travailler en parallèle, dès le plus jeune âge, la question du codage et la compréhension et préconise un bon dosage des activités proposées aux élèves de CP.
En revanche, si il met en évidence l’intérêt de la méthode syllabique fondée sur le déchiffrage des lettres au détriment de la méthode globale, il estime qu’en matière de lecture, il faut dépasser la querelle des méthodes.